Quand déferas-tu ton lit, à nouveau, étrange archange croisé
au détour d’un insoupçonné hasard ? Des dimanches radieux et froids s’entremettent
pour nous. Sur les moirures du lac, la lumière frise, glaciale, pour mieux m’enterrer
dans ton miroir.
Un échec entre les doigts serrés, tu te laisses rêver, dans un
geste inutile et fier.
Sous la brisure de la capture qui te fige, danse l’hésitation
de tes yeux de fer.L’armure des draps, sous ta peau nue, écume les vibrations de ton corps vivant, encore vivant.
Toute cette fureur facétieuse, dans un être irréel, à demi
déguisé en jeune homme bien sous tous rapports et prêt à en découdre. Isolée, l’impression
présage de soubresauts livides ou de grands moments calmes et silencieux.
Personne ne sait ce que tu vois, qui tu regardes, s’ils sont
nombreux ou absents.
Mais tous tes spectateurs imaginent être à ta place, dans
cette errance de regard, entre la perte et l’abandon. Le mien entre en
dévoration, se détruit, explose et meurt, terrassé, comme j’imagine, la
lentille qui t’a capturé.
Ta prison d’acétate échoue à domestiquer les ravages qui
emplissent soudain l’espace de la maison de maître qui t’abrite auprès du lac,
comme un secret oublié, loin de Tulsa. Et les murs vénérables s’abolissent,
détruisant au passage les précieux clichés des autres preneurs d’otages, bien
accrochés à leurs cimaises qui s’effondrent, tendrement.
Car il faut bien un désert consacré à ton étude, pour
arrimer enfin une pensée aux champs de bataille que tu sèmes nonchalamment. Pour
donner corps au tempo désordonné qui s’invite entre nous il n’y a qu’un mot :
enragé.
Il n’y a pas d’instant magique pour cette rencontre, il n’y
a que l’écho qui brise ma lumière, dans les heures stupides à feuilleter des
pages au hasard. Il n’y a pas de révélation, il n’y a qu’un reflet flou qui accroche
mon regard comme un harpon.
Il n’y a pas de stupeur. Il n’y a qu’un coup, un seul.
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