mardi 1 septembre 2009

tentative number one

La fille se promène dans l'espace confortable d'un attique. Elle erre plus qu'elle se dirige vers un lieu particulier. La lumière est claire, elle passe au travers des baies vitrées sans encombre. Les cheveux de la fille sont noués en chignon haut sur son crâne de manière à ce qu'on peut observer sa nuque. Elle ne sait pas trop ce qu'elle ressent. La seule chose qui est certaine, c'est que, pour la première fois de sa vie, elle n'aura pas peur de tirer.


Elle tient une arme dans ses mains, plus précisément un flingue automatique. Elle passe de pièce en pièce pour découvrir le meilleur endroit. Elle n'a pas peur. Le salon, c'est le bon endroit.


Sans trop se poser de questions elle se colle le flingue dans sa bouche et tire. Elle voit l'arrière de sa tête voler. Elle voit au travers de ce trou pendant un cour instant. Puis un vertige. Elle perd connaissance. Il lui semble qu'elle s'effondre sur le parquet.


Elle se réveille un peu plus tard avec la certitude de s'être ratée. Elle ne s'est pas trompée. Elle se relève en titubant un peu. Ratée mais touchée, tout de même. Comment a-t-elle pu? Elle croyait pourtant que cette technique était infaillible. Elle cherche un miroir. A l'arrière de son crâne elle contemple un orifice de dix centimètres de diamètres, très rouge, avec de la chair. Elle se demande quelle partie de son cerveau a été pulvérisée ainsi. Elle se dit qu'avec un trou pareil, elle devrait être morte.


Il y a des gens maintenant dans l'attique, de la famille, des amis. Certains se trouvent au salon, d'autres aux toilettes. Elle ne leur parle pas. Elle se demande si elle a perdu la faculté de parler. Si cette faculté se trouvait dans la partie de son cerveau qui a volé en éclats.


Elle s'assoit à la grande table en pin clair du salon. Elle scrute la peau de son bras gauche dont la texture varie. Elle explique à son voisin, qui semble être un ami proche, qu'elle devrait être morte. Il lui répond que ça peut toujours venir. En y regardant de plus près, elle se rend compte qu'elle peut observer les cellules de son bras comme si elles étaient grossies 10000 fois au microscope. Les cellules sont de forme plus ou moins hexagonale, gonflées de gel transparent, avec au centre un noyau coloré, bleu, rouge ou jaune, c'est selon. Elle sent que ces noyaux sont une anomalie. Alors elle presse les cellules pour les expulser mais n'y parvient pas. Ses amis autour de la table font des commentaires et des hypothèses sur sa mort éventuelle.


A un certain moment, son bras devient quasi transparent, elle est alors certaine qu'elle va mourir. Puis, peu à peu, sa peau retrouve son apparence naturelle, opaque et mat. A ce moment-là, elle sait qu'elle va vivre. Un sentiment d'échec l'envahit.


Un rêve, dernière nuit du mois d'août 2009

1 commentaire:

  1. Un rêve, une nuit, une lubie, une fraîcheur et une peure. Mais voilà, elle doit vivre la mort pour ne pas mourir !Traverser ses peurs c'est réaliser ses rêves. CdC - ILY

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